Boussole ancienne
Carnets de voyage. Ici, les récits de nos pérégrinations.

Guatemala.

Drapeau Guatemala
Du 20 novembre au 2 décembre 2013

Ciudad Guatemala


On arrive à Ciudad Guatemala en milieu de matinée; à peine installés dans un hôtel on part à la découverte de la capitale. Hélas, nous sommes vite déçus. Le Parc Central est en réfection ainsi que le Palais National de la Culture. La cathédrale est sans charme et l'intérieur est froid, sans commune mesure avec les églises que nous avons vues dans les autres pays d'Amérique du sud. Il faut dire que la ville a souffert de tremblements de terre qui l'ont détruite plusieurs fois au cours des siècles passés, notamment celui de 1917 et le dernier en 1976.


Le Palais National de la Culture.jpg

Le Palais National de la Culture.

On fait un rapide détour au Marché Central et nous avons fait la visite des principaux centres d'intérêt de la ville. On n'a qu'une hâte, c'est de quitter cette mégapole tentaculaire qui regroupe près de 20% de la population du pays avec ce que cela comporte comme circulation et pollution. On s'est vite rendu compte que le pays est très pauvre et que les transports publics ne sont pas à la hauteur des besoins et des standards environnementaux courants chez nous. Les bus, bondés et qui tombent souvent en panne sont appelés "chicken bus" par dérision mais la majorité des habitants ne peuvent s'offrir les services des shuttles, les minivans qui font les trajets à la demande. Ciudad Guatemala, appelé aussi Guatemala City, ne nous laissera finalement pas un souvenir impérissable.


Antigua


Antigua, à 45km de Ciudad Guatemala, fut le siège de la Capitainerie Générale espagnole qui administrait toute l'Amérique Centrale et au-delà jusqu'à sa destruction complète en 1773 par un tremblement de terre et le transfert du gouvernement à Ciudad Guatemala. Mais comme le Phénix renaissant de ses cendres, elle est toujours là, avec ses rues pavées tracées au cordeau, ses maisons coloniales superbes avec leur patio fleuri où il fait bon se reposer et les ruines de sa cathédrale et de ses églises. Elle mérite à juste titre le titre de la plus belle ville d'Amérique Centrale. Elle a su dire non au modernisme a tout prix et a gardé le charme d'une petite ville d'antan.


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L'Arche de Santa Catarina.

Elle eut encore à souffrir d'un tremblement de terre en 1976 et de l'éruption du volcan Pacaya en 2010 mais a conservé de très beaux restes qu'elle continue de mettre en valeur pour le plus grand bonheur de ses visiteurs. On peut dire que cette ville a une âme que les artistes, les galeries et les musées continuent de faire vivre malgré les vicissitudes qui l'ont frappée.
On a encore l'occasion de visiter quelques villages autour d'Antigua qui ont aussi gardé quelques beaux vestiges de l'époque coloniale.
Mais la cerise sur le gâteau, c'est encore une fois les paysages autour d'Antigua, d'où on peut voir le volcan Agua le plus proche, qui semble écraser ou protéger la ville, on ne sait trop.


Vue sur les volcans Agua, Acatenango et Fuego depuis le volcan Pacaya.jpg

Vue sur les volcans Agua, Acatenango et Fuego depuis le volcan Pacaya.

Incorrigibles, on décide de monter sur le volcan Pacaya qui est accessible jusqu'au champ de lave entre deux éruptions. C'est un volcan actif (dernière éruption en 2010) comme le volcan Fuego. Mais cette fois on ménage nos jambes et on fait la montée à cheval, Chantal s'étant laissée convaincre. De là-haut, les paysages sont à nouveau fantastiques. On a une vue superbe sur l'enfilade des trois volcans Agua, Acatenango et Fuego qui font face au volcan Pacaya. On peut voir les fumerolles d'éruption du volcan Fuego. Dans le champ de lave que nous atteignons à pied, on peut sentir la chaleur qui s'échappe des cavités entre les pierres poreuses. On se chauffe des marshmallows (attraction offerte par le guide) à la chaleur qui se dégage aux interstices rocheux. Le sol de roches friables se dérobe sous nos pieds et nous devons marcher avec précaution, une chute n'est pas recommandée sur une surface aussi rugueuse, coupante et chaude par endroits. On redescend jusqu'au sentier pour retrouver nos chevaux qui étaient au repos et la descente est ponctuée d'arrêts pour admirer le paysage. Cette sortie met fin à notre séjour à Antigua qui nous aura comblé.


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Chichicastenango


Nous sommes partis pour visiter le plus grand marché indien du Guatemala, à Chichicastenango sur l'Altiplano. La majorité des habitants est de l'ethnie Maya et ils ont gardé des coutumes de leur origine. C'est un marché immense qui couvre les rues de la ville et très haut en couleurs, ce qui nous rappelle le marché d'Otavalo, en encore plus grand et plus bariolé. On y trouve tout l'artisanat du pays et c'est bien sûr très fréquenté par les touristes qui viennent y faire leurs emplettes de souvenirs.


Au marche indien.jpg

Au marché indien.

Pour n ous hélas, c'est hors de question depuis longtemps vu le poids de nos bagages. L'autre curiosité de cet endroit est l'église de la ville située en plein centre du marché et qui est le théatre de rites qui témoignent du syncrétisme religieux de la population qui a associé depuis longtemps les rites de la religion catholique et ceux des croyances mayas. Les chamans brûlent de l'encens sur les marches menant au parvis de l'église pour exorciser les mauvais esprits et guérir les maux des patients qui vont ensuite à l'église en faisant pénitence à genoux jusqu'à l'autel.


Le lac Atitlan


On arrive enfin à Panajachel, au bord du lac Atitlan pour assister à un somptueux coucher de soleil avec les volcans en arrière-plan des eaux du lac. La petite ville est le point de départ des bateaux qui désservent les villages autour du lac. Là encore, beaucoup de touristes qui viennent pour la beauté du lieu et pour s'imprégner de l'atmosphère nonchalente qui règne ici.


Coucher de soleil sur le lac Atitlan et le volcan San Pedro.jpg

Coucher de soleil sur le lac Atitlan et le volcan San Pedro.

On prend le bateau pour visiter quelques villages qui bordent le lac. Chaque village a sa spécificité, l'un spécialisé dans le tissage et la teinture des étoffes qui servent à confectionner les vêtements traditionnels aux couleurs vives et aux motifs géométriques ou d'animaux stylisés, l'autre dans la culture et le traitement du café de renommée mondiale, un autre dans la fabrication des objets souvenirs artisanaux qui seront en vente sur les étals des marchés et des boutiques de la région.
Mais c'est surtout la nature qui retient l'attention du touriste de passage. Le lac d'Atitlan d'abord, avec ses eaux scintillantes, puis les volcans aux formes coniques parfaites et dont les flancs sont couverts d'une végétation luxuriante. Les paysages sont magnifiques avec les volcans toujours visibles d'où qu'on se trouve. Le climat doux de l'Altiplano à 1600m est propice à la promenade et on ne se prive pas de se promener sur les bords du lac et dans les rues du village.


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Tikal


Un vol de 45 minutes depuis Ciudad Guatemala nous emmène dans le nord-est du pays pour visiter le site Maya de Tikal. En effet, en venant au Guatemala, nous avons basculé de la civilisation Inca dans celle des Mayas. Le site du Parc National de Tikal est situé dans la jungle près du lac Petén Itza. On y vient pour les ruines de la cité Maya mais aussi pour la faune et la flore. Cette cité n'a été découverte qu'en 1848 et les travaux d'excavation et de restauration, qui sont toujours en cours, ont débuté à la fin des années 1950. Le site est immense, la partie principale de la cité couvrant près de 65km². La civilisation Maya a débuté vers -700 av.JC et a connu son apogée entre 750 et 900 ap.JC.


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Le Temple du Grand Jaguar.

Le site est surtout connu depuis qu'il a servi de décor à l'épisode IV de la série de la Guerre des Etoiles, "Un nouvel espoir". Il n'y a qu'une infime partie de la ville qui est visible aujourd'hui, de nombreuses structures sont encore enfouies dans la jungle. Ce qui est agréable c'est qu'en suivant un sentier, on découvre les différentes structures, pyramides, palais, temples, autels, et places, tout cela dans la verdure et au milieu des bruits de la jungle. Les Mayas avaient une grande connaissance en matière d'architecture, de mathématique et d'astronomie et cela se découvre sur les monuments et les stèles gravées qui parsèment notre parcours. En prime, nous voyons des animaux de la faune locale et on peut admirer des arbres comme le ceiba, dont la cîme oscille à 30m du sol. Notre curiosité et intérêt étant éveillés, on va reprendre une louche de culture Maya à Quirigua, un autre site, à l'est du pays.


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Quirigua et Rio Dulce


On poursuit donc l'exploration du Mundo Maya en allant à Quirigua, un site se trouvant au milieu des immenses plantations de bananes de la société Del Monte qui les exploite pour l'exportation sous la marque renommée "Chiquita". Le site n'est pas grand mais très riche par la valeur historique des stèles superbement conservées et de très grande valeur scientifique pour les archéologues qui s'intéressent à la civilisation Maya. Ces stèles qui sont finement gravées de scènes, de portraits et de hiéroglyphes racontent les faits marquants des règnes de différents souverains, leurs exploits et leurs victoires sur d'autres royaumes. Ils y font étalage de leur richesse, de leur pouvoir, de leurs guerres victorieuses et de leurs relations avec les dieux. Le tout est scrupuleusement consigné avec les dates du calendrier Maya. Chacun est représenté avec les insignes de son pouvoir et avec ses plus beaux atours.


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Stèle Maya de Quirigua.

Il y a aussi des autels qui servaient pour les différents rites religieux, la Place Centrale pour les rassemblements lors des grandes cérémonies et l'Acropolis qui était le domaine réservé du souverain et de sa suite, des prêtres et des dignitaires du royaume. A noter que le site sert encore aujourd'hui pour les cérémonies religieuses des indigènes Mayas. Là aussi on retrouve le syncrétisme entre la religion catholique et les croyances anciennes toujours vives.
On va ensuite jusqu'à la ville de Rio Dulce sur le bord du lac de Izabal où on loge dans un jungle lodge sur pilotis au-dessus d'un marécage, le tout faisant partie d'une hacienda dans laquelle on élève des chevaux, du bétail et des taureaux. Au ponton du complexe hôtelier sont amarrés des bateaux de plaisance du monde entier qui font escale ici sur la route des Caraïbes ou du Golfe du Mexique. Ce serait le paradis s'il n'y avait les moustiques qui sont voraces malgré la forte dose de répulsif (peut-être périmé et inefficace) dont on s'est aspergé.
Avant de quitter Rio Dulce, on visite le Fort San Felipe, un petit fort que les espagnols avaient construit pour la défense de la ville et pour empêcher les bateaux pirates de pénétrer sur le lac.


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Le fort San Felipe.

Le fort est sur l'entrée du lac Izabal et est entouré par un beau parc arboré et fleuri de plantes d'essences tropicales. On en repart pour regagner Antigua.
Nous avons encore unee matinée ensoleillée pour nous promener dans les rues de cette superbe petite ville avant de partir en bus pour Quetzaltenango dans l'ouest du pays, ce qui devrait être notre dernière étape au Guatemala.


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Quetzaltenango et les villages autour


Nous revoilà remontés sur l'Altiplano guatémaltèque à 2300m d'altitude. En fait ce n'est pas un Altiplano plat comme en Bolivie et au Pérou car ce ne sont que des collines et des vallées couvertes de forêts, de caféiers ou de champs de maïs. Quetzaltenango, appelée Xela en Quicha par les indigènes, est la deuxième ville du pays, fondée en 1520 par les espagnols. Si elle n'a pas beaucoup de monuments dignes d'intérêt, elle est en revanche très animée: il y a des orchestres de marimba dans les rues et près du Parc Centroamérica, des processions avec fanfare, des musées, des concerts publics, des expositions de peinture contemporaine. Bref, de quoi occuper notre dernier dimanche après-midi.
Car le matin nous sommes partis visiter les villages alentour, autrement plus folkloriques et colorés.


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L'église de San Andrés Xecul.

Dans les villages de San Cristobal Totonicapan et de San Andrés Xecul juchés à 2500m, les églises ne peuvent accueillir tous les fidèles dans la nef pour la messe du dimanche matin, aussi ils y assistent à l'extérieur sur des chaises en plastique, la messe étant retransmise en vidéo sur des écrans plats de TV, presque comme pour des concerts de rock. La messe finie, les fidèles, amérindiens pour la plupart, empilent les chaises et montent leur stand de marché sur le parvis de l'église, car ils sont en majorité commerçants itinérants, ne revenant au village que pour la messe et le marché dominical. Le marché est haut en couleurs avec les femmes en vêtements traditionnels, les étals de légumes et d'épices, de tissus bariolés et d'objets artisanaux divers. La façade de l'église de San Andrés Xecul est unique, renommée dans tout le pays pour sa couleur jaune citron et ses statues polichromes dans les niches. Celle de Salcaja est la plus ancienne d'Amérique Centrale, construite en 1524. On va voir "Maximon", le saint Maya qui fume et qui boit, un mannequin auquel les indigènes Mayas vouent un culte aussi fervent sinon plus que celui qu'ils montrent à l'église, toujours le catholicisme et les croyances anciennes que les prêtres n'ont pu éradiquer. On assiste même à une cérémonie religieuse Maya dirigée par un chaman (photos interdites), impressionnante dans la fumée et les incantations.
Ainsi se termine notre voyage au Guatémala, petit pays aux paysages diversifiés et aux volcans majestueux, aux habitants indigènes pauvres mais chaleureux et souriants.
Demain on attaque un morceau autrement plus gros, le Mexique.


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A suivre dans les carnets Mexique